Un parent proche et talentueux a écrit un texte fort joli qui m'a donné envie de papillonner autour de cette idée. Le résultat est là....
Il est conseiller de lire en premier l'original qui est ici : nouvelle-michel-1.docx, puis le résultat du papillonnage qui est là :Aur--lien-et-Kafka.odt
De nouvelles photos de l'Italie du Sud.....Mais où ?? Mais dans la rubrique photos bien entendu. Le photographe était particulièrement inspiré pour cette série....
J'inaugure cette catégorie avec un texte sans concession où l'on sent poindre, sous ma plume acide, tout l'amour que je porte aux charlatans psycholo-guignols.....Rien que ça !
Je précise que toute ressemblance avec un fait divers tragique survenu ces derniers jours ne serait absolument pas fortuite.
L'historiette est ici : Psy.pdf
Il est toujours extrêmement enrichissant d’avoir un avis professionnel sur son propre travail afin de progresser. En participant à des concours de nouvelles, il est malheureusement très rare de bénéficier d’un véritable retour sur son texte, en dehors du résultat binaire du dit concours (être récompensé ou ignoré). Il est vrai que le fait de figurer, ou non, dans le wagon des lauréats est une indication (souvent bien subjective) de la qualité de son écrit. Pour cette raison, il me parait essentiel de présenter périodiquement quelques productions à des maisons d’édition ou à des fanzines. On peut accrocher une petite publication (on ne sait jamais sur un malentendu) et, en tout cas, on n’en sort toujours gagnant.
En effet, si la boite est sérieuse, elle s’attachera à émettre un avis très détaillé sur l’œuvre, avis ô combien enrichissant pour qui veut s’améliorer (qui ne le veut pas d’ailleurs ?)
C’est bien dans ce but que j’ai confié trois de mes nouvelles au fanzine québécois Brins Déternité (http://www.revue-brinsdeternite.com/). J’avais choisi 3 textes en rapport avec la science fiction et le fantastique afin de coller avec l’esprit de la revue.
Ces textes ont été refusés mais, comme je le disais plus haut, je suis loin d’avoir tout perdu dans cette expérience. En effet, le comité de lecture m’a envoyé une critique très complète pour chaque nouvelle. Inutile de dire que j’ai lu très attentivement ces remarques et ses analyses afin de progresser encore.
Je retranscris ici le texte intégral du message pour bien montrer le professionnalisme de ces gens là et la pertinence de leurs réflexions. Un grand merci à Brin d’éternité pour leurs précieux conseils.
Attention, je vous préviens, c’est parfois rude et toujours sans concession….Bref c’est ce que je cherche (non je ne suis pas masochiste !)
Bonjour Bruno,
J'ai finalement reçu et colligé les rapports du comité de lecture pour vos nouvelles « Géante Rouge », « La malédiction d'Albis Petris » et « Silence on tourne ». Ces nouvelles présentent plusieurs points intéressants, mais nous ne les retiendrons pas pour publication dans Brins d'éternité.
Voici les synthèses des rapports du comité :
GÉANTE ROUGE
L’idée de la nouvelle est originale dans son ensemble. Le récit est simpliste et agréable à lire, tout y est clairement expliqué pour faciliter la compréhension du lecteur. L’auteur raconte bien et sait où il s’en va avec son histoire. La sobriété avec laquelle est racontée cette histoire est son point le plus fort. Cette journée est planifiée depuis tellement longtemps que tout autre ton aurait été déplacé. Cette sobriété renforce la tristesse de ce texte. Après tout, c’est de la fin de l’humanité dont il est question. Bien que le choix fait par l’humanité (suicide collectif plutôt que désertion de la planète) soulève beaucoup de questions, c’est une façon tout à fait originale de présenter la fin de la planète. Alors que la plupart des récits nous présentent des explorateurs cherchant un monde meilleur, ici on peut comprendre que rien n’a été trouvé, on a donc mis tous les efforts possibles à bien préparer la population à son extinction.
Cependant, la nouvelle possède un énorme défaut. Le passage du Soleil à une géante rouge arrivera, mais dans cinq milliards d’années, alors que le récit est raconté comme si le tout arrivait dans 100 ans. Sachant cela, la probabilité de la véracité de la nouvelle tombe à plat et perd toute crédibilité. Pour que la nouvelle fonctionne, l’auteur devrait imaginer un autre deus ex machina. De plus, les personnages sont très froids et le potentiel d’humanité faisant face à l’extinction est perdu et banalisé, comme si l’auteur avait peur d’explorer cette voie pourtant riche en possibilités! La nouvelle demeure donc très neutre et rend le lecteur insensible à cette tragédie banalisée…
De plus, l'auteur présente un tic d'écriture prodigieusement agaçant dans cette nouvelle et les deux autres : il écrit les noms de famille des personnages tout en majuscules. À quoi cela rime-t-il? Est-ce un réflexe de scénariste? Cette pratique est à bannir complètement dans l'écriture de romans ou de nouvelles littéraires.
LA MALÉDICTION D'ALBIS PETRIS
Le comité a trouvé que cette nouvelle possédait une très bonne atmosphère. Le comité a aussi trouvé intéressant que le fou démoniaque Inquisiteur ait eu raison en disant que l’abbaye était à raser.
Sans être originale, l’histoire a du potentiel. Si elle était un peu mieux écrite, l’élément folklorique serait un plus pour les lecteurs limousins en particulier, un peu comme les bons vieux contes fantastiques québécois sont encore agréables à lire de temps à autre.
Cependant, les allusions au rock, etc., semblent parfois plutôt puériles. On sort aussitôt de l’atmosphère de la nouvelle, et ça ne fait malheureusement pas une nouvelle « post-moderne » si réussie. Les notes de bas de pages qui participent à ces clins d'œil sont aussi, la plupart du temps, extrêmement maladroites.
De plus, l’histoire est clichée et, sans le cachet historico-folklorique pour lui donner cette ambiance unique qu’ont les bonnes vielles histoires de loup-garou, médiocre. Encore une fois, on dirait que l’auteur a tenté de faire trop de choses en même temps. Il devrait délaisser l’intertextualité et se concentrer sur l’aspect folklorique ou délaisser le folklore et écrire « Angus Vicaris, chasseur de loups-garous : hommage à Tarantino et Rodriguez ». L'un ou l'autre.
Le texte comporte aussi son lot d'incongruités, que les références à la pop culture ne justifient pas. Par exemple, à la page 9, Urbain est décrit comme : « bien plus grand que la moyenne des hommes de l’époque ». Or, le narrateur se situe à cette époque, et ne peut aucunement porter ce jugement...
SILENCE ON TOURNE
Le découpage de ce texte est très intéressant. L'auteur maîtrise l'action et sait captiver. La première scène avec ce comédien qui se trompe en annonçant à Marie qu'elle est enceinte est vraiment une bonne accroche.
L’idée de base, soit celle de créer un monde où le Nouveau Testament n’est qu’un mauvais scénario d’un projet à saveur hollywoodienne qui suscite le doute chez certaines personnes, est intéressante. C’est une façon plutôt divertissante de critiquer la religion chrétienne du fait que l’atmosphère de la nouvelle tourne autour de la science-fiction, outre qu’une légère touche d’humour agrémente le récit. Il y a une certaine originalité au propos, même si des choses dans le même genre ont déjà été faites. C'est surtout le ton comique qui est intéressant, cette manière de montrer une civilisation très avancée (au point de ne plus être sexuée) qui a des problèmes et des goûts comme les nôtres.
L'auteur a un talent pour les détails, à preuve ce clin d'œil comique à un débat sur le sexe des anges. Il sait aussi bien camper ses personnages, qui ont une personnalité propre.
Cependant, la nouvelle présente quelques incohérences. D'abord, il y a cette histoire de temps qui ne fonctionne pas vraiment ou qui devrait être davantage expliqué : on ne dit que la première saison se terminera sur le mystère de la mort de Jésus (p. 4) alors que la nouvelle se termine, 33 ans plus tard, précisément à ce moment. Est-ce que les années sont différentes sur Calixis ? Il faudrait davantage expliquer. Idem pour cette histoire de réseau concurrent qui semble être à l'origine des dix commandements (p. 11), mais dont l'émission n'aurait pas encore vu le jour (alors que, sur Terre, cet épisode arrive avant Jésus).
De plus, si la plume de l’auteur est simple et limpide, elle est également bourrée de fautes de grammaire. De nombreux verbes sont mal accordés, comme si la phrase avait été tournée autrement durant la réécriture sans pour autant avoir changé la terminaison de tel verbe ou de tel autre. Sans compter quelques audaces que l’auteur se permet mais qui ne fonctionne pas ; par exemple l’utilisation de certains termes latins qui, en plus d’être mal utilisés, détonnent de l’univers fictif dans lequel l’histoire se déroule.
Quant à l’histoire, bien que l’idée de base soit intéressante, elle n’a pas été exploitée à sa juste valeur. Bien au contraire, le tout demeure en surface, sans la moindre parcelle de profondeur, ce qui donne une mauvaise parodie peu crédible. Plutôt que de discuter des points essentiels du Nouveau Testament et de Jésus lui-même, l’auteur a préféré rendre compte de détails insignifiants tels que les cornes des démons, la mer qui s’ouvre (tiens tiens, la série commence avec l’Ange Gabriel, alors que cet épisode de la Bible se trouve dans l’Exode...), ou encore du désir de Nicovilnus de produire une série violente, mouvementée et « grand public ». Cette dernière idée n’est pas mauvaise en soi, mais l’auteur n’explique en rien ce qui ferait de cette série une production violente.
Quant à la finale, elle est fort décevante et peu crédible – le producteur fuyant la société pour une série télé dont la diffusion n’est même pas encore terminée et qui espère gagner un prix en jouant à un jeu basé sur sa propre production... En plus de n’être pas crédible du tout, ça n’apporte absolument rien à l’histoire...
Le texte donne l’impression que l’auteur a du potentiel en matière d’écriture – une certaine plume, des idées, de l’audace… – mais tout tombe à plat au fur et à mesure que l’histoire progresse. Ce qui manque, en deux mots, c’est du retravail, un certain soin pour l’approfondissement des idées et beaucoup de patience.
Voilà pour les raisons qui motivent notre refus. J'espère qu'elles vous sembleront justifiées.
Bonne continuité à vous,
Cordialement,
Guillaume Voisine, directeur littéraire
Je précise que ces trois textes sont à disposition sur ce site…
La mort des derniers cowboys
Texte présenté dans le cadre du concours organisé par L'association "Livre sans frontières d'Oloron Sainte Marie" (mars 2011)
Thème : le rire
Contrainte : Le candidat devra inventer un mot désignant un objet ou un personnage ; ce mot devra figurer dans le texte de l’histoire.
La mort des derniers cowboys.pdf
Je traînais une idée de texte depuis quelques semaines sur la nostalgie, sur ce temps qui passe et nous fait changer alors que nous rêvons de rester de jeunes gens fous et insouciants. Je ne trouvais pas d’occasion de le présenter jusqu’à ce concours organisé par une association d’Oloron-Sainte-Marie, jolie bourgade des Pyrénées atlantiques. Le thème du rire se prêtait bien au sujet que j’avais décidé de traiter avec une certaine ironie mordante (rien que ça !). Mais voilà, dans mon élan j’oubliais la contrainte imposée. Je m’en mords encore les doigts car du coup mon texte est passé à la trappe. Tant pis je l’aime bien quand même.
Pour tout arranger, les Editions Cauchemars qui organisaient un concours sur le thème du conte macabre sur lequel je fondais beaucoup d’espoir avec ma nouvelle « La malédiction d’Albis Petris », viennent d’annoncer leur fermeture…Les éditions Pop Fictions, puis les Editons Cauchemars, je me demande si ce n’est pas ce texte qui est maudit finalement.
En plus il pleut, c’est vraiment la m…..