L'Herberie, pas moi
Nouvelles d'ailleurs
Texte présenté dans le cadre du concours de nouvelles organisé par La Compagnie Patrick COSNET sociétaire de la ferme-théâtre de l'Herberie à Pouancé (49)
Thème : Quelqu'un - un ami, un amant, une sœur, un père… - a disparu depuis longtemps. Perdu de vue. Oublié. Fâché peut-être. Un jour arrive une carte postale, de Chine, du Pérou, du XVe arrondissement, de Bécon-les-Granits, avec quelques mots et une invite : « et toi, donne-moi de tes nouvelles ».
Votre réponse ? Réelle, imaginaire, transposée ?
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Un concours de nouvelles épistolaires, voilà une idée suffisamment originale pour susciter mon attention en cette fin d'année 2009. En plus, le thème était judicieux et me semblait autoriser bien des fantaisies.
J'y suis donc allé de ma petite contribution avec un texte assez sombre et empreint d'une aura, sinon fantastique, du moins un peu mystérieuse. Le héros écrit à son père qui, comme le veut le thème, est absent depuis un certain temps et refait son apparition brusquement. Au premier abord, on découvre que ce père est mort depuis de nombreuses années. Mais alors, comment peut-il se manifester ? Et au fait, est-il vraiment mort ou veut-il seulement le faire croire ? L'auteur de la lettre semble vouloir retrouver son père, mais où devra-t-il se rendre ? Au bistrot ? Au paradis ? En enfer ?
Bien entendu la fin du texte n'apportera pas vraiment de réponse et chaque hypothétique lecteur pourra utiliser sa propre imagination pour essayer de répondre précisément à toutes ces interrogations.
Ce texte a été ignoré et s'en va donc rejoindre la copieuse catégorie des nouvelles ayant suscité une indifférence polie.
Merci, par avance, à ceux qui prendront quand même le temps de la lire.
Un extrait ? Pourquoi pas
17 ans que tu es mort et j'étais persuadé que tu ne te manifesterais jamais pour prendre des nouvelles de ceux qui sont restés. Vivant, ce n'était déjà pas dans ton caractère de t'inquiéter des autres, alors je pensais que d'être mort n'allait rien arranger.
En déposant cette lettre sur une banquette en cuir du « Torpédo », tu savais que c'était moi qui la trouverais. Evidemment, quand on est au paradis (ou en enfer) et que le tenancier vous autorise à revenir sur terre pour prendre des nouvelles des vivants, il faudrait être sacrément tordu pour aller se balader au cimetière. Pour ça, je suis comme toi d'ailleurs. Je ne mets jamais les pieds dans un cimetière et quand je serai mort il y a peu de chance que cela change. Un fantôme qui se promène dans un cimetière, c'est un peu comme un ex détenu qui demande à visiter une prison.
Vous trouverez ici la liste des heureux gagnants dans laquelle figure une fois de plus Françoise BOUCHET, auteur ayant la mauvaise habitude de monopoliser les places d'honneur dans tous les concours auxquels elle participe (Et la dame est prolifique).