Skyprods
Vengeance
Texte présenté dans le cadre du concours de nouvelles organisé par l'association « Skyprods » (octobre 2009)
Thème imposé : La vengeance
Texte non récompensé
Lire la Nouvelle
Il est parfois salutaire de prendre une bonne petite gifle. Ça fait circuler le sang et, surtout, ça permet d'éviter la grosse tête, risque toujours présent pour qui connaît de temps en temps quelques succès, modestes certes, mais toujours gratifiants.
Je ne pensais pas en prendre une aussi cinglante en décidant de participer au concours de nouvelles organisé par l'association Skyprods. Evidemment, pour un concours de cette importance (près de 600 participants), je n'espérais pas être parmi les 3 lauréats.
Mais ne soyons pas faussement modeste. Je pensais raisonnablement figurer dans le ventre mou du peloton des finalistes (comme ce fut souvent le cas dans ce type de concours très prisé). Pour ça, j'ai écrit une nouvelle sombre et violente (peut-être l'une des plus sombres d'ailleurs) et dont le caractère dérangeant est pleinement assumé. Le concept était de faire basculer dans une folie passagère deux officiers de police intègres. L'un est à la retraite, l'autre est sur le point de l'être.
A première vue, cette intrigue n'est pas très originale et ressemble à une mauvaise série Z avec Charles Bronson en justicier caricatural. Pourtant, j'ai essayé de traiter cette histoire avec un minimum d'intelligence et en évitant de tomber dans un manichéisme insupportable.
J'en ai également profité pour adresser un petit clin d'œil à un vieux film français que j'adore, "Un singe en hiver". Comme dans cette belle histoire, mon héros est un vieil homme rangé qui, le temps d'une soirée, se laisse entraîner dans un tourbillon de folie. Bien sur, leur virée ne se limitera pas à allumer des pétards ou à descendre quelques verres, mais le cheminement sera un peu près le même.
La dernière scène de la nouvelle (le bonbon à la menthe) est l'exacte réplique de la dernière scène du film. Dans mon histoire, comme dans celle écrite par Antoine BLONDIN en 1959, les personnages centraux s'appellent Gabriel Fouquet et Albert Quentin.
J'aime ce texte très dur et j'aurais souhaité qu'il retienne l'attention du jury. Malheureusement, ce fut loin d'être le cas. La qualité des textes présentés en est la principale raison, mais je suis certain qu'il y en a d'autres.
D'abord, la violence de la scène finale et notamment le fait que des enfants soient concernés. Ensuite, l'insupportable justification de cette violence par les personnages, qui retournent à leur petite vie tranquille, leur forfait accompli.
Finalement, cette nouvelle a été ignorée, au point de ne même par figurer dans le classement des 100 premières (classement ici). Le jury a trouvé ce texte mauvais et sans le moindre intérêt. J'accepte ce jugement, même si je suis extrêmement déçu. Déçu parce qu'en relisant cette nouvelle, je me rends compte que si c'était à refaire, je n'en changerais pas une virgule. Déçu également car cette histoire me plaît et, par conséquent, pour la première fois depuis que je participe à des concours, je dois reconnaître que j'ai très mal apprécié la qualité de mon travail. J'ai fait du très mauvais, alors que j'ai rédigé un texte qui me correspond et me semble être du même niveau que mes autres nouvelles (même celles récompensées). Bref, je suis déçu, mais je vais m'en remettre (ouf!)
Quand aux heureux lauréats, on peut lire leur texte ici. Bravo à eux. Pour l'instant, je n'ai eu le temps de lire que la nouvelle gagnante (elle est ici). Simple et remarquablement construit, c'est vraiment un magnifique texte.